Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/83

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— Eh bien ! que ferons-nous, s’il en surgit un, — à nos trousses ?… demanda Fedka.

Nous parlâmes des brigands du Caucase. Ils rappelèrent l’histoire du Caucase, que je leur avais racontée longtemps auparavant, et, de nouveau, je leur parlai des Abreks, des Cosaques, de Hadji-Mourad.

Semka tenait la tête, faisant de grandes enjambées avec ses grandes bottes, s’ébranlant en cadence par ses larges épaules. Prognka voulait marcher près de moi ; mais Fedka le poussa hors du chemin, et Prognka, toujours soumis à tout le monde à cause de sa pauvreté, se contentait, aux endroits intéressants de mon récit, de trotter par côté, bien qu’il dût s’enfoncer dans la neige jusqu’aux genoux.

Quiconque a pratiqué un peu les enfants des mougiks a dû remarquer qu’ils ne sont pas accoutumés et qu’ils ne peuvent se prêter aux caresses de toute nature, — mots câlins, baisers, accolades.