ment par défaut de nourriture, — cheminait à mes côtés ; quant à Fedka, il se tenait entre moi et Semka ; il ne cessait de m’entretenir d’une voix singulièrement douce, tantôt racontant qu’il avait gardé ici les chevaux, pendant l’été, tantôt assurant qu’il n’y avait aucun danger, et finissant par demander :
« Qu’arriverait-il, si tout à coup il en surgissait un ? » et par le demander avec assez d’insistance pour m’obliger à répondre quelque chose.
Nous ne pénétrâmes point dans la forêt, — c’eût été trop dangereux ; mais, près de la lisière, l’ombre s’épaississait ; on voyait à grand’peine le petit chemin ; les lumières du village se dérobaient aux regards. Semka s’arrêta et se mit à écouter.
— Arrêtez, enfants !… Qu’est-ce ? dit-il soudain.
Nous nous tûmes ; mais on n’entendait rien. Néanmoins la peur s’y mit.