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Page:Tolstoï - L’Esprit chrétien et le patriotisme.djvu/107

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— Pourquoi donc leur ferions-nous la guerre ? demanda le staroste.

— Voyons, comment pourrions-nous permettre aux Français de régler nos affaires ?

— Mais vous m’avez dit vous-même que c’est mieux organisé chez eux que chez nous, dit le staroste avec le plus grand sérieux. — Alors, laissons-les donc arranger aussi nos affaires.

Mon ami me raconta que cette réflexion le frappa si vivement qu’il ne sut rien répondre. Il ne put que se mettre à rire, comme rient les gens qui s’éveillent d’un songe.

On peut entendre des réflexions de ce genre dans la bouche de tous les Russes de la classe laborieuse, si toutefois ils n’ont pas bu ou ne se trouvent pas sous l’influence