Page:Tolstoï - L’Esprit chrétien et le patriotisme.djvu/108

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hypnotisante du Gouvernement. On parle de l’amour qu’a le peuple russe pour sa foi, pour son tsar, pour sa patrie ; pourtant, il n’est pas une société de paysans qui balançât un seul instant, si elle avait à faire choix entre les deux propositions que voici : ou bien rester en Russie, sous leur tsar-petit père, comme on écrit dans les livres, avec leur sainte foi orthodoxe, dans leur patrie adorée, mais avec des champs moins étendus et moins fertiles ; ou bien, quittant leur petit père, le tsar blanc, et leur foi orthodoxe, aller s’établir quelque part, hors de Russie, en Prusse, en Chine, en Turquie, en Autriche, mais sur un emplacement un peu plus étendu et un peu plus fertile : c’est un fait que nous avons observé et que nous observons encore aujourd’hui.