de vie, partageant leurs biens, se parant de beaux vêtements, buvant et mangeant bien et, enfin, cessant tout travail. Le professeur trouva que leur état d’esprit n’était pas normal. Voici ce qu’il écrivit à ce propos : « Leur félicité inaccoutumée se transformait souvent en exaltation, en un état de joie auquel on ne voyait pas de motifs apparents ; ils avaient une tendance sentimentale, ils étaient polis jusqu’à l’excès, remuants, bavards, et aussi prompts à verser des pleurs de joie qu’à sécher leurs larmes. Ils vendaient les objets nécessaires à la vie, afin de se procurer des ombrelles, des mouchoirs de soie, bref, des objets uniquement destinés à la parure. Ils mangeaient beaucoup de douceurs. Leur état d’esprit était celui des gens contents de
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