Page:Tolstoï - L’Esprit chrétien et le patriotisme.djvu/95

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le travail, la façon dont on s’y prendrait pour écraser les Allemands ; l’autre, avec des brins de foin dans ses cheveux, desséché par le travail, brûlé par le soleil, lassé chaque jour, travaillant, malgré son énorme hernie, de ses mains aux doigts écrasés par le labeur, vêtu de pantalons tombants, chaussé de sandales d’écorce tout usées et marchant, avec un gros tas de foin au bout de sa fourche posée sur l’épaule, de ce pas non point paresseux, mais économe de mouvement, qui est celui des travailleurs ; — la vue de ces deux hommes si opposés me fit comprendre bien des choses alors. Et voici que le souvenir m’en revient très vif après les fêtes de Toulon et de Paris. L’un incarnait la catégorie de ceux qui, nourris et soutenus par le travail du peuple,