Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/112

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vit, c’est-à-dire avec ces impôts, ce manque de terre, cet abandon et cette sauvagerie, doit produire tout le travail énorme dont nous jouissons sous la forme du confort et de toutes sortes de distractions, est-ce que ce peuple peut ne pas avoir faim ?

Tous ces palais, ces théâtres et ces musées dans les capitales, les villes et les petits centres, tout cela est produit par ce peuple qui souffre et qui produit toutes ces choses inutiles pour lui, uniquement parce qu’il se nourrit de cela, c’est-à-dire que, par ce travail forcé, il se sauve de la mort par la famine qui, comme une menace, est continuellement suspendue au-dessus de sa tête. Telle est sa situation constante. Nous tenons continuellement le peuple dans un état où il ne mange jamais