Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/117

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

peu de Parisiens qui se seraient privés de ce plaisir.

Pourquoi ne pas dire la vérité ? Si, en pressant un bouton à Saint-Pétersbourg ou à Moscou, on pouvait tuer par là un paysan à Mamadichi ou à Tzarevocokchaïsk, sans que personne le sache, je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de gens de notre classe qui se seraient abstenus de presser le bouton, si cet acte pouvait leur procurer le moindre plaisir.

Sans parler des générations d’ouvriers, qui périssent dans le travail imbécile, pénible et démoralisant des fabriques, pour le plaisir des riches, toute la population agricole ou, du moins, une portion énorme de cette population est forcée, n’ayant pas assez de terre pour se nourrir, à un travail