Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/127

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blé ; les quatrièmes aideront par leur argent ; les cinquièmes, je peux même me représenter de telles personnes, vivront dans un village souffrant de la famine, ne faisant que dépenser leurs revenus et en n’aidant que rarement la misère qui, par hasard, arrivera jusqu’à eux.

Je ne sais pas et je ne veux pas dire si le peuple, le peuple tout entier, aura ou non de quoi se nourrir, je ne peux pas le savoir, parce que, demain, il peut arriver une épidémie ou une invasion qui fera mourir le peuple, indépendamment de la famine ; ou bien demain, on peut inventer une substance nutritive qui pourra nourrir tout le monde ; ou bien, ce qui est le plus simple, je mourrai demain moi-même, sans avoir appris si le peuple a eu, oui ou non,