Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/135

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sauvera les hommes. Et c’est cette activité qui doit être adoptée par ceux qui veulent, à l’époque pénible actuelle, servir les autres.

Cette activité sauve les gens, parce qu’elle est ce grain minime qui produit l’arbre le plus grand. Ce que peuvent faire un, deux, une dizaine d’hommes qui vivent à la campagne au milieu des affamés, les aidant selon leurs forces, est minime.

Mais voici ce que j’ai vu pendant mon voyage. Des jeunes gens revenaient de Moscou où ils avaient travaillé. L’un d’eux tomba malade et resta en arrière de ses camarades. Il resta près de cinq heures au bord de la route, et des dizaines de paysans passaient devant lui. À l’heure du dîner, passa un paysan avec des pommes de