Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/173

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Il n’y a ni lin ni chanvre dans les villages atteints par la famine ; presque tous les moutons sont vendus, les femmes n’ont de matériaux ni pour filer ni pour tisser. Les femmes jeunes et vieilles, de même que les jeunes filles, qui sont occupées ordinairement, restent à ne rien faire. Mais, il y a plus : les hommes qui demeurent chez eux et qui n’ont pas d’argent pour acheter de tille, sont également sans leur ouvrage habituel, les chaussures de tille. Les enfants non plus ne sont pas occupés, car les écoles sont pour la plupart fermées. La population, — obsédée par les idées les plus noires devant la misère toujours croissante, privée du moyen habituel et plus que jamais nécessaire en ce moment de s’oublier et de se distraire : le travail, — reste