Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Presque dans chaque famille il y a une cause spéciale de misère, cause qui est beaucoup plus importante que la mauvaise récolte de cette année.

Le malheur de l’ancien bailli consiste en ce que, sous la menace du jugement, il doit payer 50 roubles par terme, et il vend toute son avoine pour payer cette dette. Le bailli actuel, qui est un bon ébéniste, est pauvre, parce qu’on l’a élu bailli et que par là on l’a privé de la possibilité de chercher du travail. On lui paye 15 roubles par an, et il dit qu’il pourrait facilement en gagner soixante, sans avoir besoin de s’inquiéter de la récolte. Le malheur d’un troisième paysan consiste en ce qu’il a, depuis longtemps, des dettes qu’il doit payer à présent, de sorte qu’il a dû vendre les trois murs de