Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/75

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— Dix fois peut-être nous avons écrit, dit le bailli, cela n’a servi à rien.

— Il paraît que ce n’étaient pas de bons écrivains. Attends que le grand-père (c’est moi) écrive. Il écrira mieux. Regarde, quelle plume il a !

Et ainsi de suite. Les paysans rient. Ils savent évidemment quelque chose, mais ne veulent pas le dire.

Mais que se passe-t-il ? Est-il possible qu’ils ne comprennent pas leur position, ou bien espèrent-ils si fermement un secours de dehors qu’ils ne veulent plus faire aucun effort ? Je puis me tromper, mais je penche plutôt pour cette dernière hypothèse.

Je me suis rappelé alors deux vieux paysans, un peu gais, originaires du district