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Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/97

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faibles, n’ont rien reçu. La même chose se passe et se passera à la campagne, comme partout où il y aura un partage gratuit de l’argent.

On pense ordinairement que, lorsque l’on détient une somme à distribuer, le partage ne présente plus de difficultés. Il est vrai, se dit-on ordinairement, qu’il y a des abus et des supercheries, mais il faut faire attention, prendre la peine d’étudier, et alors on peut mettre à part ceux qui n’ont pas besoin de secours, et ne distribuer qu’à ceux qui en ont vraiment besoin.

C’est là qu’est l’erreur. La nature de cette tâche ne permet pas de le faire. On ne peut pas distribuer les secours gratuits aux nécessiteux seuls, parce qu’il n’y a aucun signe extérieur qui permette de reconnaître