Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/207

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ferment rien de contraire à la raison et au savoir, mais expliquent toujours ce qui, dans la vie, paraît insensé et contradictoire.

L’Hébreu qui croyait à l’existence d’un être supérieur, éternel et tout-puissant, ayant créé l’univers, la terre, les animaux, l’homme, etc., ayant promis à son peuple une protection particulière, s’il observe sa loi, ne croyait pas à une chose irraisonnable ni en désaccord avec ses connaissances, mais, au contraire, trouvait l’explication, grâce à sa foi, de phénomènes vitaux, inexplicables autrement.

L’Indou, qui croit que nos âmes ont habité dans des corps d’animaux et que, suivant la vie que nous menons, bonne ou mauvaise, nous transmigrons en des êtres supérieurs ou inférieurs, trouve également, grâce a cette foi, l’explication de phénomènes autrement inexplicables.

Celui qui croit que la vie est un mal et que son but est le repos qu’on atteint par l’abolition des désirs, se crée une conception de la vie plus raisonnée que s’il ne possédait pas cette foi.