Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/208

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Il en est de même du véritable chrétien croyant que Dieu est le père spirituel de tous les hommes, et que son bien suprême est atteint lorsqu’il acquiert la conscience de sa filiation divine et de la fraternité entre tous les hommes.

Toutes ces croyances, si elles ne reposent pas sur des preuves absolues, ne sont pas moins raisonnées. Elles donnent à tous les phénomènes de la vie, qui semblent contradictoires et sans raison, une explication et un sens rationnels ; enfin, en définissant notre situation dans l’univers, elles exigent de nous des actes conformes à l’attitude que nous avons prise.

Des lors, quand une doctrine religieuse pose des dogmes insensés, n’expliquant rien, et obscurcissant davantage la conception de la vie, ce n’est plus une croyance, mais sa déformation et qui perd ses qualités essentielles ; loin de nous créer des obligations, elle sert nos intérêts.

La différence entre la véritable religion et sa contrefaçon est que celle-ci nous permet d’exiger de Dieu l’accomplissement de nos