Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/29

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accepté comme un article de foi un non-sens, tout s’en échappera.

Un homme éduqué ainsi ne saurait adopter que l’une de ces attitudes : ou bien, attaché à sa croyance, il évitera comme une peste, durant son existence entière, tout ce qui pourrait l’éclairer et, par suite, ruiner sa foi ; ou bien, ayant reconnu une fois pour toutes que la raison est une source d’erreurs (les prêtres poussent toujours dans cette voie), il se détournera de l’unique lumière qui nous est accordée pour trouver le chemin de la vie ; ou enfin, ce qui est le pire, il cherchera, par une argumentation spécieuse, à prouver le bon sens du non-sens, puis, non seulement rejettera la croyance qui lui a été inculquée, mais encore niera la nécessité de toute foi.

Dans tous ces trois cas, l’homme est un malade d’esprit, si toutefois il ne se dégage pas, après de grands efforts et des souffrances, des idées insensées et contradictoires qui lui avaient été suggérées dès son enfance.

En voyant autour de lui la vie en mouvement, il ne saurait la considérer sans déses-