Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Halpérine.djvu/174

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mon cabinet. Je veux m’occuper, lire, écrire. Rien. Je suis là, seul, tourmenté, enrage, et j’écoute. Elle ne vient toujours pas. Vers le jour, je m’endors. Je me réveille : elle n’est pas rentrée. Dans la maison le train a repris. Tous me regardent d’un air étonné et interrogateur ; les enfants, d’un air de reproche. Je suis toujours inquiet et cette inquiétude ravive ma haine envers elle.

Vers onze heures du matin arrive sa sœur, son ambassadrice. Alors commence le défilé des clichés : « Elle est dans un état terrible ! — Que signifie cela ? — Mais il n’est rien arrivé, etc. »

Je lui dépeins son caractère insupportable, je lui déclare que je ne suis pas coupable et que je ne ferai certainement pas le premier pas. Si elle veut divorcer, qu’elle divorce ! Ma belle-sœur repousse cette idée et s’en va sans avoir rien obtenu.