Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Halpérine.djvu/176

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ensemble. Je lui réponds que ce n’est pas ma faute, qu’elle m’a mis hors de moi. Elle me dit alors d’un air sérieux et solennel :

— Plus un mot, tu t’en repentirais !

Je réplique que la comédie doit avoir un terme, voilà assez de comédie comme ça. Elle me crie quelques mots que je ne comprends pas et se précipite vers sa chambre. J’entends la clef grincer : elle s’est enfermée. Je frappe, pas de réponse. Je m’en vais, furieux.

Une demi-heure après, Lisa vient en courant dans ma chambre, les yeux inondés de larmes…

— Qu’y a-t-il ? Est-il arrivé quelque chose ? Tout est tranquille dans la chambre de petite mère, on n’entend pas le moindre bruit.

Nous y allons ensemble ; je secoue fortement la porte. Le verrou résiste à peine, les battants s’ouvrent. Je m’approche. Elle est