Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Halpérine.djvu/183

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je le priai instamment de venir le soir même avec son violon. Il me le promit et partit.

Le soir, il vint en effet avec son violon et ils jouèrent. Mais d’abord l’ensemble ne marcha pas bien ; ils n’étaient pas dans le même ton et ma femme n’était pas assez musicienne pour transposer à première vue. J’aime passionnément la musique, je pris intérêt à leur jeu, je les aidai dans leurs recherches et ils purent jouer quelques morceaux : des chansons sans musique et une petite sonate de Mozart. Il jouait à la perfection, joignant la douceur à une véritable maîtrise. Pas de difficulté pour lui. Dès qu’il eut pris son violon, sa figure changea d’expression, il s’anima et parut plus sympathique.

Il était évidemment bien plus fort que ma femme ; il lui donna quelques conseils, d’un ton simple et naturel, louant en même temps