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Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Halpérine.djvu/21

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célibataire tandis qu’elle court à travers le monde et tombe de plus en plus bas.

— C’est un imbécile ! dit le vieillard. S’il avait su la maintenir dès le début, elle serait encore avec lui. Il faut toujours tenir les rênes en main, dès le départ, et ne pas plus les abandonner à sa femme dans la maison qu’à son cheval sur une grande route.

À ce moment un employé entrait qui demanda les billets pour la prochaine station. Le marchand donna le sien.

— Ah ! oui, il faut savoir brider les femmes à temps, autrement tout est perdu.

— Ce raisonnement ne vous empêche en rien de vous divertir un brin avec les jolies filles de Kounavino, n’est-ce pas ? dit l’avocat avec un fin sourire.

— Vous déplacez la question, répliqua le vieillard sans rien ajouter de plus.