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Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Halpérine.djvu/56

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cela. Ce que je voulais dire, c’est que ce sont les pauvres filles qui sont trompées dans ces cas-là. Les mères le savent, édifiées en cette matière par les maris. Elles simulent une croyance en la pureté des hommes et agissent comme si elles croyaient autrement. Elles connaissent les amorces susceptibles d’attirer les hommes, pour elles et pour leurs filles. Nous seuls, hommes, par la mauvaise volonté d’apprendre, nous l’ignorons ; mais les femmes savent fort bien que l’amour le plus pur, le plus poétique, comme on dit, ne dépend pas essentiellement des qualités morales, mais de rapprochements physiques, de la manière de se coiffer, de la couleur ou de la coupe des costumes. Demandez à une coquette expérimentée si elle préfère, en présence d’un homme dont elle a entrepris la conquête, être convaincue de mensonge, de cruauté, voire de libertinage, ou bien être