Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Pavlovsky.djvu/232

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éclairées étaient celles de notre salon et de notre salle de réception). Sans essayer de me rendre compte pourquoi nos fenêtres étaient éclairées si tard, je montai l’escalier, toujours dans la même attente de quelque chose de terrible, et je sonnai. Le domestique, être bon, diligent et très bête, nommé Gregor m’ouvrit. La première chose qui me sauta aux yeux dans l’antichambre, au porte-manteau, parmi d’autres vêtements, fut un paletot. J’aurais dû m’en étonner, mais je n’en fus pas étonné : je m’y attendais. « C’est cela ! » me dis-je.

Quand j’eus demandé à Gregor qui était là, et qu’il m’eut nommé Troukhatchevski, je m’informai s’il y avait d’autres visiteurs. Il répondit : « Personne. » Je me rappelle de quel air il me dit cela, avec une intonation qui voulait me faire plaisir et dissiper mes doutes.

— C’est cela ! c’est cela ! avais-je l’air de me dire… Et les enfants ?

— « Grâce à Dieu, ils se portent bien, ils dorment depuis longtemps ! »