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Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Pavlovsky.djvu/256

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— « Pardon ! ce n’est rien… Pourvu que je ne meure pas ! Ah ! tu es arrivé à ce que tu voulais. Je te hais. »

Puis elle commença de délirer. Elle avait peur, elle criait :

— « Tire, je ne crains pas… Mais frappe-les tous…

« Il est parti…, il est parti… »

Le délire continua. Elle ne reconnaissait plus les enfants, pas même la petite Lise qui s’était approchée. Le même jour, vers midi, elle mourut. Quant à moi, je fus arrêté avant ce dénouement, à huit heures du matin. On me mena au poste de police, puis en prison. Et là, pendant onze mois, attendant le jugement, je réfléchis sur moi, sur mon passé, et je compris. Oui, je commençai à comprendre dès le troisième jour. Le troisième jour, on me mena là-bas…

Posdnicheff sembla vouloir ajouter quelque chose, mais, n’ayant plus la force de retenir ses sanglots, il s’arrêta. Après quelques minutes, ayant repris du calme, il reprit :