Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/113

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on emmène les bêtes des champs, voit-on s’en engouffrer sous le portail ! Et des abeilles ! Ils ont peut-être deux cents ruches, si ce n’est plus… Ils sont riches, ces moujiks ; ils doivent en avoir, de l’argent.

— Crois-tu qu’ils soient réellement aussi riches ? demanda le barine.

— On dit qu’il en a beaucoup ; mais c’est peut-être par méchanceté. Lui ne s’en vante pas ; il n’en parle même pas à ses fils. Pourtant il doit en avoir. Pourquoi ne s’occuperait-il pas de cette forêt ? Peut-être craindrait-il qu’on apprît ainsi qu’il a beaucoup d’argent. Il y a cinq ans, il a eu une affaire de prairie achetée en commun avec Schkalik, le dvornik… Mais ce Schkalik l’a trompé. Doutlov y a perdu trois cents roubles et, depuis cette affaire, il ne risque plus son argent… Ah ! il n’y pas à dire : c’est un véritable propriétaire. Il est riche et tout lui