Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/148

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fectionnement, et, comme il leur semblait, vers le bien de tous — vers la gloire.

« Il y va ! Il marche à grands pas sur cette route ! » se disait Nekhlioudov, en songeant à son ami. « Et moi ! »

Il était en ce moment devant sa maison ; près du perron, se tenaient une douzaine de moujiks et de dvorovis attendant le barine pour lui présenter leurs requêtes. Il sortit de son rêve pour revenir à la réalité.

Dans la foule, une femme échevelée et ensanglantée se plaignait de son père qui avait voulu la tuer. Il y avait aussi deux frères qui, pendant deux ans, avaient partagé leurs biens de moujiks, mais qui, maintenant, se lançaient des regards haineux. Un dvorovi à cheveux gris, auquel son ivrognerie invétérée faisait trembler les mains, avait été amené là par son fils, las de sa conduite irrégulière ; une baba, que