Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/162

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tilleuls soutenus par des tuteurs ; et, comme c’est l’usage, on a espacé, entre ces tilleuls, des petits bancs peints en vert. C’est la promenade sur laquelle les Anglaises abritées sous leurs larges chapeaux de paille suisse, les Anglais vêtus d’habits solides autant que confortables, circulent dans l’admiration de leur œuvre. Ailleurs peut-être ce quai, ces maisons, ces tilleuls, ces Anglais seraient dans leur cadre naturel ; mais ils jurent étrangement au milieu de ce paysage grandiose, d’une inexprimable et reposante harmonie.

Étant monté dans ma chambre, j’ouvris la fenêtre qui donnait sur le lac ; la sévère beauté de cette nappe d’eau, de ces montagnes, de ce ciel, m’impressionna au point que j’en fus profondément remué et, pendant quelques instants, comme ébloui. Une inquiétude secrète m’envahit et un irrésis-