Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/186

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cie et je vous souhaite une bonne nuit.

Les fenêtres et le balcon, peu à peu, se dégarnirent, les personnes qui restaient causaient tranquillement. La promenade, interrompue par le tyrolien, reprit sur le boulevard qui s’anima de nouveau. Quelques hommes étaient restés à leur place et regardaient le chanteur de loin, en ricanant. Je l’entendis marmotter quelques paroles ; puis sa silhouette s’éloigna, diminuant au fur et à mesure qu’elle avançait plus rapidement dans la direction de la ville.

Les promeneurs, égayés par son désappointement visible, le suivirent à distance.

J’étais absolument stupéfait. Je ne pouvais comprendre ce que tout cela voulait dire, et je regardais avec un étonnement profond ce petit homme que poursuivaient les huées de la foule. Une amertume dou-