Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/190

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prochait ; il me sembla qu’il marmottait quelque chose entre ses dents.

Lorsque je fus près de lui, je lui proposai d’aller ensemble boire une bouteille de vin. Tout en maugréant, il continuait sa marche précipitée. Enfin, il se tourna vers moi et me montra son visage mécontent. Mais quand il eut compris de quoi il s’agissait, il s’arrêta.

— Eh bien, je ne refuse pas, puisque vous avez cette bonté, dit-il. Il y a précisément un petit café tout près d’ici. Nous pouvons y aller, il est très simple.

Et il me montra un cabaret encore ouvert.

Ces mots : « il est simple » me suggérèrent la pensée involontaire de ne point le conduire là, mais au Schweitzerhof, au milieu des gens qui avaient écouté ses chansons. Bien qu’il refusât timidement et d’une voix émue d’aller au Schweitzerhof, qu’il