Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/274

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d’enfant et mon sentiment seul avait découverte ! Plusieurs fois, j’ai tenté de sortir de l’ornière qui longeait cette voie lumineuse. Mais je ne l’ai pu. Quand j’étais seul, je me sentais mal à l’aise, et je me défiais de moi-même. Quand j’étais avec d’autres, je n’entendais plus la voix intérieure. Et je suis tombé plus bas, toujours plus bas…

« Enfin, j’acquis cette conviction désespérante que je ne pourrais plus me relever. Je ne voulus plus y penser, je voulus oublier. Mais, ce repentir sans espoir, m’était encore plus douloureux. C’est alors que la première idée de suicide me vint.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« J’avais espéré que l’approche de la mort élèverait mon âme. Je m’étais trompé. Dans un quart d’heure, je ne serai plus, et je n’ai pas changé. — Je vois de la même façon, j’entends de la même façon, je pense de la