Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/76

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— De grâce, X’ence !… Il me semble que nous pouvons, nous aussi, comprendre Votre X’ence, répondit Youkhvanka en souriant, comme s’il appréciait toute la finesse de la plaisanterie à laquelle le barine lui semblait se livrer.

Ce sourire et cette réponse ôtèrent à Nekhlioudov tout espoir de prendre le moujik par les bons sentiments. En même temps il lui sembla qu’il agissait au rebours de ce qui se passait. Ayant pour lui l’autorité, il n’eût pas dû essayer de faire entendre raison à Youkhvanka. En tout cas, il n’avait pas dit ce qu’il fallait dire. Il baissa tristement la tête et sortit de la cour. La vieille femme était assise sur le seuil de la porte et faisait entendre une sorte de gémissement en manière d’approbation aux paroles du barine, qu’elle avait entendues.

— Tiens ! Voilà pour du pain, lui dit Nekh-