Page:Tolstoï - Le salut est en vous.djvu/165

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traire à leur intérêt, et que la paix est un grand bienfait ; deuxièmement, d’agir sur les gouvernements pour leur démontrer les avantages que présentent sur la guerre les tribunaux d’arbitrage et, par suite, l’intérêt et la nécessité du désarmement.

Pour atteindre le premier but, le Congrès s’adresse aux professeurs d’histoire, aux femmes et au clergé, et leur conseille de consacrer le troisième dimanche du mois de décembre à prêcher aux hommes les maux de la guerre et les bienfaits de la paix. Pour atteindre le second but, le Congrès s’adresse aux gouvernements et leur propose le désarmement et le remplacement de la guerre par l’arbitrage.

Prêcher aux hommes les maux de la guerre et les bienfaits de la paix ! Mais ils les connaissent si bien, ces maux et ces bienfaits, que, depuis qu’ils existent, leur meilleur souhait a toujours été : La paix soit avec vous !

Non seulement les chrétiens, mais encore tous les païens, depuis des milliers d’années, connaissent les maux de la guerre et les bienfaits de la paix.

Le chrétien ne peut pas ne pas les prêcher chaque jour de sa vie ; et, si les chrétiens et les prêtres du christianisme ne le font pas, ce n’est pas sans causes, et ils ne le feront pas tant que ces causes ne seront pas écartées. Le conseil donné aux gouvernements de licencier leurs armées et de les remplacer par l’arbitrage international est plus vain encore. Les gouvernements n’ignorent pas les difficultés que présentent le recrutement et l’entretien des troupes ; si donc ils les organisent et les maintiennent sous les armes au prix d’efforts inouïs, c’est qu’évidemment ils ne peuvent pas faire autrement, et ce ne sont pas les conseils du Congrès qui changeront cette situation. Mais les savants ne