Page:Tolstoï - Les Révolutionnaires.djvu/205

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leur effronterie, s’octroient le nom mensonger de gens éclairés !

Et, à vrai dire, pour le peuple, pour ces hommes pillés et trompés depuis des siècles, qu’importent les fractions et les partis en lesquels se divisent les éléments corrompus. Le peuple devine ceux qui l’oppriment et le trompent et ne les croit pas. Il ne croit pas à leurs avances et à leurs paroles malignes, de même que le cheval ne croit pas à la pitié pour lui de son cavalier, tant que celui-ci reste en selle et le pique de ses éperons. Avant tout, si on le plaint, il faut descendre du cheval et marcher à côté de lui s’il suffoque sous le fardeau. Rendez au peuple ce que vous lui avez pris et toutes vos théories artificielles d’un bonheur également artificiel ne seront pas nécessaires.

Que les bureaucrates et les révolutionnaires disparaissent et il ne faudra plus ni bourgeoisie ni socialisme. Ces partis et ces divisions me rappellent toujours la vieille légende des hommes qui cherchaient le tombeau de Moïse. Ils étaient déjà sur le sommet du mont Nébo, mais quand ils jetaient