Page:Tolstoï - Les Rayons de l’aube.djvu/393

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cellulaires, leurs bataillons disciplinaires et les tueries aux guerres.

Pour les gouvernements comme pour les églises on ne peut éprouver que de la vénération ou du dégoût.

Tant qu’un homme n’a pas compris ce qu’est le gouvernement, ou ce qu’est l’église, il ne peut s’approcher de l’un ou de l’autre qu’avec vénération. Tant qu’il se dirige par eux, il doit penser pour son amour-propre que ce par quoi il se dirige est grand et saint.

Mais aussitôt qu’il a compris que ce par quoi il se dirige n’est ni libre ni saint, mais seulement une tromperie des hommes méchants qui, sous prétexte de direction, en profitent pour un but personnel, alors il lui est impossible de ne pas éprouver de dégoût pour ces hommes, et un dégoût d’autant plus grand qu’était plus important ce côté de la vie qu’ils dirigeaient, et, dès que les hommes ont compris les gouvernements, ils doivent sentir pour eux le même dégoût.

Les hommes doivent comprendre que leur participation à l’activité criminelle des gouvernements, soit par leur argent, soit par le service militaire, n’est pas un acte indifférent comme on le croit ordinairement ; mais, outre le tort que par cet acte ils font à leurs frères, ils participent ainsi aux crimes que font sans cesse tous