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Page:Tolstoï - Les Rayons de l’aube.djvu/404

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courte vie agirais-je contre la voix de ma conscience, pourquoi me ferais-je le complice d’actions mauvaises ? Je ne le veux pas, je ne le ferai pas.

« Qu’adviendra-t-il de cela, je l’ignore, je pense seulement qu’il ne peut sortir rien de mal d’avoir agi selon ma conscience. »

Ainsi doit répondre chaque homme franc et honnête à tous les arguments sur la nécessité du gouvernement et de la violence, et à toute demande d’y participer.

Ainsi, le juge suprême et infaillible — la conscience — confirme à chaque homme ce à quoi le conduisent les considérations générales.

« Mais c’est encore la même propagande : d’un côté la destruction de l’ordre existant, sans l’édification d’un autre ordre quelconque ; de l’autre, la vieille histoire de ne rien faire » diront plusieurs, en lisant ce qui précède.

« L’activité des gouvernements n’est pas bonne, celle des cultivateurs, celle des entrepreneurs aussi ; de même l’activité des socialistes, des révolutionnaires, des anarchistes n’est pas bonne ; c’est-à-dire que toute activité pratique est mauvaise, et que seule est bonne, l’activité morale, spirituelle, vague qui mène tout au chaos et à l’inaction ». Je sais que plusieurs hommes sérieux et francs pensent et diront cela. Ce qui choque le plus les hommes avec