Page:Tolstoï - Ma confession.djvu/32

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meurtre… Il n’y a pas de crime que je n’aie commis, et pour tout cela, on me louait, on me comptait et on me compte au nombre des hommes relativement moraux.

Je vécus ainsi dix ans.

Cependant, je commençais à écrire par vanité, par cupidité et par orgueil. Je conformais mes écrits à ma vie.

Pour obtenir la gloire et l’argent pour lesquels j’écrivais, il fallait cacher le bien et montrer le mal. C’est ce que je fis.

Combien de fois me suis-je ingénié à cacher dans mes écrits, sous les dehors de l’indifférence et d’une légère moquerie, même ces aspirations au bien qui étaient le but de ma vie !