Page:Tolstoï - Ma confession.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

un grand bien qui s’accroissait sans aucune peine de ma part. J’étais respecté de mes proches et de mes connaissances plus que jamais je ne l’avais été ; j’étais comblé d’éloges par les étrangers et je pouvais croire sans exagération mon nom célèbre.

Avec cela je n’étais pas fou, ou malade psychiquement. Au contraire, je jouissais d’une force morale et physique, que j’ai rarement rencontrée parmi les personnes de mon âge. Physiquement je pouvais faucher tout aussi bien que les paysans. Intellectuellement je pouvais travailler huit heures de suite sans éprouver aucune conséquence fâcheuse d’un pareil effort.

Et c’est dans cet état que j’arrivai à