Page:Tolstoï - Ma confession.djvu/77

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miroir me devint inutile, superflu, à la fois drôle et pénible. Il m’était déjà impossible de me consoler en voyant dans ce miroir que ma situation était stupide et désespérante. C’était bien de m’en réjouir quand je croyais au fond de mon âme que ma vie avait du sens. Alors ce jeu des lumières de la vie — comique, tragique, touchante, belle, affreuse — m’amusait. Mais lorsque je sus que la vie est horrible et n’est qu’un non-sens, le jeu du petit miroir ne pouvait plus me divertir. Le miel avait perdu pour moi toute douceur, car je voyais le dragon et les souris ronger mon appui.

Mais ce n’est pas tout encore. Si j’eusse simplement compris que la vie n’a