Page:Tolstoï - Ma religion.djvu/149

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hommes, et il ne leur a pas été dit pourquoi elle leur est donnée. Les uns comprennent que la vie n’est pas une propriété particulière, mais un don qui doit servir à vivre de la vie du fils (de l’homme) — et c’est ainsi qu’ils vivent : d’autres, feignant de ne pas comprendre le but de la vie, ne travaillent pas à cette vie commune. Et les hommes qui travaillent à la vie se réunissent à la source de la vie, ceux qui ne travaillent pas la perdent. Jésus dit (31 à 46) en quoi consiste le service du fils de l’homme et quelle est la récompense du service. Le fils de l’homme parlera, selon l’expression de Jésus, comme un roi : « Venez, bien-aimés de mon Père, héritez de son royaume parce que vous m’avez donné à boire et à manger, parce que vous m’avez vêtu et consolé, car je suis le même en vous et en chacun, de ces moindres dont vous avez eu pitié, pour lesquels vous avez été charitables. Vous n’avez pas vécu de la vie personnelle, mais de la vie du fils (de l’homme), c’est pourquoi vous avez la vie éternelle.

D’après tous les Évangiles, Jésus n’enseigne que cette vie éternelle. Et quelque étrange que cela paraisse, Jésus, qui est ressuscité en personne et qui a promis la résurrection générale, — Jésus, non seulement n’a jamais rien dit pour affirmer la résurrection individuelle et l’immortalité individuelle d’outre-tombe, mais au contraire chaque fois qu’il rencontrait cette superstition introduite à cette époque dans le Talmud et dont il n’y a pas de trace chez les prophètes hébreux, — il ne manquait jamais de la renier.

Les Pharisiens et les Sadducéens avaient des polémiques au sujet de la résurrection des morts. Les Phar isiens croyaient à la résurrection des morts, aux anges,