Page:Tolstoï - Ma religion.djvu/150

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aux esprits (Actes, xxiii, 8) et les Sadducéens n’y croyaient pas. En quoi consistait ce différend ? On l’ignore, mais il est certain que c’était un des sujets de polémique sur quelques-unes de ces questions secondaires de la doctrine hébraïque dont un grand nombre se discutaient dans les synagogues. Et Jésus non seulement ne reconnaît jamais la résurrection, mais la nie chaque fois qu’il rencontre cette idée.

Quand les Sadducéens demandent à Jésus, supposant qu’Il partage les idées des Pharisiens sur la résurrection auquel des sept appartiendra la femme de sept frères, il réfute avec clarté et précision cette conception de la résurrection individuelle, en disant, qu’au sujet de la résurrection, ils sont dans l’erreur, qu’ils ne comprennent ni les Écritures ni en quoi consiste la toute-puissance de Dieu.

Ceux qui sont dignes de ressusciter, dit-il, demeurent comme des anges, qui sont dans les cieux. (Marc, xiii 21-24), et au sujet des morts : « Vous savez comment ils ressusciteront, n’avez-vous pas lu dans le livre de Moïse ce que Dieu lui dit dans le buisson ardent : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob ? (Exode, iii, 6). Jésus dit : La résurrection consiste en ce que les morts sont vivants en Dieu. Dieu a dit à Moïse : Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Par conséquent, Abraham, Isaac et Jacob ne sont pas morts, mais étaient vivants du temps de Moïse. Pour Dieu, tous ceux qui ont vécu de la vie du fils de l’homme sont vivants.

Jésus affirme une chose : c’est que quiconque vit en Dieu se réunit à Dieu, et il n’admet que cette seule acception de la résurrection.