Page:Tolstoï - Ma religion.djvu/169

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leur serviront vos paroles ? (17) Ainsi la foi qui n’a point les œuvres est morte en elle-même. On pourra donc dire à celui-là : vous avez la foi et moi j’ai les œuvres ; montrez-moi votre foi qui est sans œuvres, et moi je vous montrerai ma foi par mes œuvres. Vous croyez qu’il n’y a qu’un Dieu : vous faites bien ; mais les démons le croient aussi, et ils tremblent. Mais voulez-vous savoir, ô homme vain, que la foi qui est sans les œuvres est morte ? Notre père Abraham ne fut-il pas justifié par les œuvres, lorsqu’il offrit son fils Isaac sur l’autel ? Ne voyez-vous pas que sa foi était jointe à ses œuvres, et que sa foi fut consommée par ses œuvres… (24) Vous voyez donc que c’est par les œuvres que l’homme est justifié, et non pas seulement par la foi… (26) Car, comme le corps est mort lorsqu’il est sans âme, ainsi la foi est morte lorsqu’elle est sans œuvres. »

Jacques dit que l’unique indice de la foi — ce sont les actes qui en découlent, et que par conséquent une foi dont ne découlent pas des actes consiste uniquement en paroles, avec lesquelles on ne peut ni apaiser la faim de qui que ce soit, ni se justifier, ni se sauver. Une foi dont ne découlent pas des actes n’est pas la foi. Ce n’est qu’une disposition à croire à quelque chose, ce n’est qu’une vaine affirmation, sur paroles, que je crois à quelque chose à quoi je ne crois guère en réalité.

D’après la définition de l’apôtre Jacques, la foi est le mobile des actions, et les œuvres sont une manifestation de la foi.

Les Juifs disaient à Jésus (Marc, xv, 32, Matth., xxvii, 42, et Jean, vi, 30) : — « Quel miracle donc faites-vous, afin qu’en le voyant nous vous croyons ? que faites-vous d’extraordinaire ? »