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Page:Tolstoï - Ma religion.djvu/170

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Jésus leur répond que leur désir est vain et qu’on ne peut aucunement les forcer à croire ce qu’ils ne croient pas. Il dit (Luc, xxii, 67) : « Si je vous le dis, vous ne me croirez pas. » (Jean, x, 25, 26) : « Je vous parle et vous ne me croyez pas… Mais pour vous, vous ne me croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. »

Les Juifs exigent exactement ce qu’exigent les chrétiens élevés par l’Église ; ils demandent quelque signe extérieur qui les fasse croire à la doctrine de Jésus. Jésus leur répond que c’est impossible, et il leur explique pourquoi. Il dit qu’ils ne peuvent pas croire parce qu’ils ne sont pas de ses brebis, c’est-à-dire ne suivent pas le chemin de la vie qu’Il a montré à ses brebis. Il explique (Jean v, 44), où gît la différence entre ses brebis et les autres ; il explique pourquoi les unes croient et les autres non, et quelle est la pierre angulaire de la foi. « Comment pouvez-vous croire, dit-il, vous qui empruntez votre doctrine, δόξα[1], les uns aux autres, mais la doctrine qui vient de Dieu seul, vous ne la cherchiez point. »

Pour croire, dit Jésus, il faut rechercher la doctrine qui vient de Dieu seul. « Celui qui parle de son propre chef cherche (à propager) sa doctrine personnelle, δόξαν, mais celui qui cherche (à propager) la doctrine de celui qui l’a envoyé, celui-là est fidèle à la vérité et il n’y a pas de mensonge en lui. (Jean, vii, 18.)

La doctrine de la vie, δόξα, est le fondement de la foi, et les actes découlent spontanément de la foi. Mais il y a deux doctrines de la vie : Jésus renie l’une et re-

  1. δόξα, ici comme dans d’autres passages, est traduit incorrectement par le mot gloire ; δόξα, du verbe δοκέω, veut dire manière de voir, jugement, doctrine.