Le mot traduit par le verbe médire est le mot Καταλαλέω. Or, il n’est pas douteux que ce mot veuille dire accuser. C’est la vraie signification, ce dont chacun peut se convaincre en ouvrant le dictionnaire.
Dans la traduction, nous lisons : « Celui qui parle contre son frère..., parle contre la loi. » Involontairement on se demande pourquoi ? J’aurais beau médire d’un frère, je ne médis pas de la loi, mais si j’accuse mon frère, si je le fais comparaître en justice, il est évident que par là j’accuse la loi de Jésus d’insuffisance, et que j’accuse et juge la loi. Alors il est clair que je ne pratique plus la loi, mais que je m’en fais juge. « Mais le juge, dit Jésus, est celui qui peut sauver. » Comment donc moi qui ne suis pas en mesure de sauver, comment me ferais-je juge et punirais-je ?
Tout ce passage parle de la justice humaine et la nie. Toute l’épître est pénétrée de la même pensée. Dans le iie chapitre, depuis 1 jusqu’à 15, nous lisons : « Mes frères, etc., 13, « car celui qui n’aura point fait miséricorde sera jugé sans miséricorde ; mais la miséricorde s’élèvera au-dessus de la rigueur du jugement. » (Ces derniers mots : « la miséricorde s’élèvera au-dessus de la rigueur du jugement » ont été traduits de manière à montrer que le jugement est compatible avec le christianisme, mais qu’il doit être miséricordieux.)
Jacques exhorte ses frères à ne pas faire acception de personnes. Si vous avez égard à la condition des personnes, vous commettez un péché, vous êtes comme des juges prévaricateurs dans un tribunal. Vous jugez qu’un mendiant est le rebut de la société, tandis qu’au contraire c’est le riche qui en est le rebut. C’est lui qui vous opprime et vous traîne devant les juges. Si vous