ce que les prophéties se sont accomplies dans sa personne ; que Jésus a accompli la loi par notre entremise, par notre foi en Lui. Et la seule question essentielle pour chaque croyant : comment fondre deux lois opposées qui doivent régler la vie des hommes ? reste sans la moindre tentative d’explication. Ainsi la contradiction entre le verset où il est dit que Jésus n’est pas venu abolir la loi, mais l’accomplir et celui où il est dit : « Vous avez appris œil pour œil… et moi je vous dis… » la contradiction de la doctrine de Jesus avec tout l’esprit de la doctrine de Moïse, subsiste entière dans toute sa force.
Que tous ceux qui s’intéressent à cette question parcourent les commentaires de l’Église sur ce passage, à dater de Jean Chrysostome jusqu’à nos jours. Ce n’est qu’après avoir lu ces longues explications, qu’ils seront absolument convaincus, non seulement de l’absence complète d’une solution quelconque de cette contradiction, mais de la présence d’une nouvelle contradiction factice surgissant là où il n’y en avait pas.
Voici ce que dit Chrysostome, répliquant à ceux qui repoussent la loi de Moïse (Commentaires de l’Évangile de Matth., de J. Chrys.).
« Plus loin, en analysant l’ancienne loi dans laquelle il est ordonné d’arracher œil pour œil, dent pour dent, j’entends rétorquer aussitôt : Comment peut-il être miséricordieux, celui qui dit cela ? Que répondrons-nous ? Que c’est, au contraire, la plus grande expression de la miséricorde divine.
« Il n’a pas établi cette loi pour que nous nous arrachions les yeux les uns aux autres, mais parce que la crainte d’être nous-mêmes victimes de ce forfait nous