Page:Tolstoï - Ma religion.djvu/94

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Il suffit de rejeter les commentaires pour sortir du vague, de l’incertain, et pour que le second commandement de Jésus devienne précis et clair.

« Ne te fais pas un divertissement de la convoitise sexuelle. Que chaque homme, s’il n’est pas eunuque, — c’est-à-dire s’il ne peut pas se passer de rapports sexuels, — ait une femme, chaque femme un homme ; que le mari n’ait qu’une femme, et la femme qu’un mari, et que jamais, sous aucun prétexte, l’union sexuelle ne soit violée par aucun des deux. »

Immédiatement après le second commandement vient une nouvelle référence à la loi ancienne, suivie du troisième commandement (Matthieu, v, 33, 37) : « Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Vous ne vous parjurerez point ; mais vous vous acquitterez envers le Seigneur des serments que vous aurez faits. (Lévit., xix, 12, Deutéron. xxiii, 21, 34.) Et moi je vous dis de ne jurer en aucune sorte : ni par le ciel, parce que c’est le trône de Dieu (v. 35) ; ni par la terre, parce qu’elle sert comme d’escabeau à ses pieds ; ni par Jérusalem, parce que c’est la ville du grand Roi (v. 36). Vous ne jurerez pas aussi par votre tête, parce que vous ne pouvez en rendre un seul cheveu blanc ou noir (v. 37). Mais contentez-vous de dire : cela est, cela est, ou : cela n’est pas, cela n’est pas, car ce qui est de plus vient du mal. »

Ce passage me troublait toujours jadis quand je le lisais. Il ne me troublait ni par son obscurité, comme le passage sur le divorce, ni par son sens contradictoire avec autres passages, comme l’autorisation de la colère pour cause, ni par la difficulté de la pratique, comme le passage qui exhorte à présenter la joue ; il me trou-