Page:Tolstoï - Plaisirs cruels.djvu/23

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Mais pourquoi tous les ouvriers n’auraient-ils pas ce luxe ? Est-ce donc chose impossible ? Beaucoup d’ouvriers anglais ont déjà un état de luxe et de confort très satisfaisant. Leur home est propre, sain et aéré ; leur linge est blanc ; leur nourriture, sinon succulente, est au moins saine et abondante. Grâce à la division du travail, l’ouvrier mineur peut avoir le luxe d’être rasé promptement, et de pouvoir mettre du linge blanc après qu’il est sorti de sa mine. En somme, le coiffeur et le blanchisseur travaillent pour lui, comme il travaille pour eux, et chacun, suivant son état et ses forces, tient sa place dans la société.

Vouloir que chacun soit forcé de semer le blé, de le faire cuire, d’aller fouiller dans la mine de charbon, de se couper les cheveux, de blanchir son linge et de soigner ses enfants malades, c’est admettre que chacune de ces besognes sera mal faite, ou, pour mieux dire,