Page:Tolstoï - Plaisirs cruels.djvu/25

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une loi naturelle, très dure, mais à laquelle il faut bien se soumettre.

Tout homme doit travailler pour vivre : voilà un axiome fondamental qui est à l’origine de toute societé.

Certains métiers sont assurément plus doux que d’autres ; le laboureur n’a pas grand’chose à faire en hiver ; mais le temps du labour est très rude. Le blanchisseur fait en hiver un metier très pénible ; le cuisinier lui-même, alors que les autres se reposent de leur journée, est forcé de les servir. Puis, le soir venu, l’acteur, qui n’a pas grand’chose pendant le jour, est forcé, pendant toute la soirée et une partie de la nuit, de taire rire les gens, qui, ayant travaille jusque-là, veulent se délasser le soir. Chacun a sa part de travail : c’est un esclavage sans doute, mais au moins c’est un esclavage commun à tous les hommes.

Il est vrai que, dans l’organisation sociale actuelle, certains individus, véritables para-