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Page:Tolstoï - Plaisirs cruels.djvu/40

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chacun de nous. Pourtant journellement chacun de nous dépasse cette limite, au grand détriment de sa santé.

Nous pouvons hardiment affirmer que nous mangeons trois fois plus qu’il n’est nécessaire. Quoique étant à peu près convaincu que je ne serai pas écouté, je prierai volontiers chacun de mes lecteurs de faire sur lui-même cette petite expérience. Qu’il supprime un des plats de son déjeuner et un des plats de son dîner, qu’il s’habitue lui-même, et qu’il habitue les siens (ce ne sera pas chose facile), à cette suppression, et il sentira bientôt tout le bénéfice de ce nouveau régime. Plus de digestions laborieuses, avec la mauvaise humour qu’elles entraînent. À l’heure de chaque repas, un appétit robuste qui fera trouver exquis les mets présentés.

Nous devrions prendre modèle sur les paysans, laboureurs, pêcheurs, gens du peuple, qui mangent peu, non certes par sobriété,