Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/106

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trouve brusquement interrompue sans qu’on sache bien exactement pourquoi. Un certain jour, fixé d’avance, tous cessent de travailler et dès le milieu du jour se mettent à manger d’excellents mets, à boire en quantité de la bière et de l’eau-de-vie Tous boivent. Les vieux forcent à boire les jeunes et même les enfants. Tous se congratulent, s’embrassent, crient, chantent, tantôt s’attendrissent, s’exaltent ou se disputent. Tous parlent et personne n’écoute. Des cris, des discussions, parfois même des batailles. Vers le soir il y en a qui trébuchent, qui tombent et qui s’endorment sur place. D’autres sont emmenés par ceux qui peuvent encore se tenir debout. Enfin les derniers se roulent par terre en imprégnant l’air d’odeurs alcooliques.

Le lendemain tous ces gens se réveillent malades et en rentrant peu à peu dans leur état habituel ils reprennent leurs occupations