Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/129

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trouvent bientôt épuisés, incapables d’action et de tous autres sentiments.

La faute de tout le mal revient en grande partie aux romanciers et aux poètes qui donnent aux choses de l’amour une importance qu’elles ne méritaient pas et qui, en idéalisant les pires égarements, séduisent ainsi les plus délicates et les plus impressionnables natures. La société moderne tend vers ce but et s’efforce de l’atteindre parce que sa conception de la vie est aussi vulgaire que chez l’homme d’une culture primitive ; mais celui-ci recherche surtout les plaisirs de l’estomac.

Au fond, la différence est nulle : l’un et l’autre se laissent guider par l’instinct.

Et c’est justement cet instinct tyrannique que l’homme civilisé doit tuer en lui comme une bête malfaisante. Le seul objectif digne de la pensée, des efforts et des travaux de l’homme est le progrès. Les services à rendre